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La Chine veut explorer la zone, encore méconnue, hadale des océans

2 avril, 2019

Au plus profond des océans, après la partie abyssale, il y a la zone hadale qui correspond aux fosses océaniques de subduction. Les explorations réalisées jusqu’à aujourd’hui n’ont concerné qu’une partie des abysses.

Les scientifiques en savent plus sur le sol lunaire et martien que sur cette zone hadopélagique. Dans le cadre d’un projet à triple tranchant, la Chine veut y construire une base sous-marine.

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Le lancement du projet, baptisé Hadès, comme le nom du dieu grec des enfers, avait été annoncé par le président chinois Xi Jinping, lors de sa visite à l’Académie des sciences de Pékin, en novembre 2018. La station sous-marine avancée devrait être construite à environ 5400 mètres de profondeur, dans la fosse de Manille en mer de Chine méridionale.

L’appellation accordée à la zone « hadale » est également tirée du nom d’Hadès.

Notons que la zone abyssale est située entre −2 000 m et −6 000 m de profondeur (plancher océanique). La zone hadale s’étend entre 6 000 m à plus de −11 000 m de profondeur. La pression y serait mille fois supérieure à celle de l’atmosphère.

Le projet n’est encore qu’à ses débuts. Afin de construire une station dans cet endroit encore inviolé de la planète, les ingénieurs devront mettre au point les matériaux et l’électronique adaptés. Pour ce faire, ils disposent d’un financement de 140 millions d’euros.

Ce projet n’est pas uniquement une démonstration de la performance chinoise. La superpuissance souhaite faire de cette base un port destiné à des drones sous-marins équipés de capteurs. Ceux-ci auraient pour mission de collecter des minéraux, de récolter de nombreuses données chimiques et de trouver des formes de vie encore inconnues.

 

La station sera également un laboratoire scientifique consacré à la surveillance de la fosse de Manille. En effet, il s’agit d’une zone hautement volcanique et sismique, c’est l’endroit où la plaque eurasienne rencontre la plaque pacifique. La base pourrait permettre de sauver des vies humaines par l’anticipation des catastrophes comme les tsunamis de plusieurs mètres de haut.

Par ailleurs, la mer de Chine méridionale est géopolitiquement instable. Des terres comme les îles Spratleys et îles Paracels font l’objet de conflits impliquant le Taïwan, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, le Sultanat de Brunei et la Chine. Cette dernière veut ainsi y assurer davantage sa présence et sa domination.

 

Source : Fredzone