UNESCO – 06.02.2019
Les fonds marins recèlent un patrimoine culturel subaquatique important, source inestimable d’information sur les civilisations anciennes et l’histoire de la navigation maritime. Ce riche héritage englouti nécessite un besoin urgent de protection. A à ce titre, l’UNESCO en étroite collaboration avec le Ministère de la Culture du Sénégal, a organisé la 5ème réunion régionale pour l’Afrique sur la protection du patrimoine culturel subaquatique du 22 au 24 janvier 2019 sur l’île de Gorée. Cette rencontre a réuni dix (10) pays africains de la façade Atlantique afin d’établir des mesures de protection commune basées sur le renforcement des dispositifs légaux, le renforcement des capacités nationales ainsi que la coopération régionale.
Qu’il s’agisse des sites protohistoriques submergés du Delta du Saloum (Sénégal), du cimetière des ancres de Cidade Velha (Cabo Verde), ou de l’épave du paquebot allemand Kaiser Wilhelm der Grosse, coulé durant la première guerre mondiale dans les eaux de Dakhla, au sud du Maroc, tous ces sites représentent un important héritage historique, ayant un besoin urgent de protection. Le patrimoine culturel subaquatique, souvent méconnu et invisible par la majorité des populations, est pourtant un témoignage essentiel concernant le passé de l’humanité. Il constitue un atout culturel important sur le plan de l’éducation et de la science, mais ouvre aussi un champ considérable pour le développement d’un tourisme durable avec l’économie bleue, en faveur des communautés. Cependant, il est également en proie à de multiples menaces telles que le pillage et la destruction.
La 5ème réunion régionale a fait suite à une série de rencontres déjà tenues à travers le continent et entend poursuivre les efforts engagés en faveur d’une meilleure protection de ce patrimoine englouti. Pour des raisons stratégiques, cette réunion a visé essentiellement 10 pays de la façade Atlantique partageant les mêmes problématiques liées à l’Histoire maritime et en capacité de développer une politique de coopération commune concernant leur patrimoine culturel subaquatique. Il s’agit du Benin – Cabo Verde- Côte D’ivoire – Gambie – Guinée Bissau – Guinée – Namibie- Nigeria – Sénégal et Togo. Des archéologues subaquatiques, des experts et des Directeurs du patrimoine ont partagé leurs expériences et se sont concertés afin de créer des synergies en matière de formation en partenariat avec les universités internationales, de protection et de sensibilisation mais également de développement durable à travers le tourisme subaquatique.
En s’appuyant sur le travail de sensibilisation déjà entrepris et les recommandations issues des réunions précédentes, la rencontre a eu notamment pour objectif de promouvoir une meilleure connaissance de la Convention de 2001 concernant la protection du patrimoine culturel subaquatique. Seulement cinq pays francophones et un pays lusophone en Afrique ont ratifié cet instrument juridique essentiel qui fixe un niveau élevé de protection de ce patrimoine afin d’en empêcher le pillage et la destruction. Il est donc fondamental d’accroître l’intérêt des pays à le ratifier pour garantir une protection adéquate.
Source : UNESCO